Le rapport « Exploring inclusion in Erasmus+ Youth in Action » analyse comment différents aspects de l’inégalité sociale affectent les acquis d’apprentissage des jeunes qui ont participé à un projet Erasmus + Jeunesse.
Une chercheuse luxembourgeoise, Christiane Meyers de l’Université du Luxembourg, figure parmi les auteurs du rapport. L’étude à laquelle elle a participé se base sur une analyse secondaire des données collectées par le biais d’enquêtes (d’octobre 2017 et de mai 2018) dans le cadre du projet de recherche RAY « Research-based analysis of European youth programmes ».
Les chercheurs explorent comment des jeunes de conditions sociales inégales (du point de vue de l’éducation, de la situation professionnelle, de la participation à la société civile et à la vie démocratique, de la migration ou appartenance à une minorité, de la mobilité) évaluent l’apprentissage de certaines compétences. Dans un premier temps, l’analyse s’est concentrée sur l’apprentissage de compétences dans trois domaines de la participation à la société et à la vie démocratique : l’interaction interculturelle, l’apprentissage, ainsi que le développement personnel.
L’analyse montre que les jeunes présentant des inégalités sociales bénéficient des projets Erasmus+ Jeunesse à niveau égal voire supérieur aux autres participants. Ceci ressort en prenant comme exemple deux des facteurs analysés, à savoir les inégalités liées à la mobilité et celles relatives à l’éducation. Les jeunes qui n’ont jamais voyagé à l’étranger avant leur participation au projet Erasmus+ estiment que leurs résultats d’apprentissage sont plus élevés pour les trois compétences analysées. Par ailleurs, les participants dont les parents ont un faible niveau d’instruction et qui rencontrent des obstacles d’accès à l’éducation ont eu de meilleurs résultats d’apprentissage.
Une conclusion importante peut être tirée de ces résultats : contrairement à « l’effet Matthieu » couramment observé dans les contextes éducatifs formels, les projets Erasmus+ Jeunesse ne renforcent pas les inégalités d’apprentissage parmi les jeunes. En fait, les jeunes défavorisés qui participent à un projet Erasmus+ Jeunesse obtiennent en général des résultats d’apprentissage similaires à ceux des autres participants. Pour certains des aspects analysés (niveau d’éducation des parents, origine migratoire, séjour ou non à l’étranger, perception subjective des obstacles d’accès à l’éducation, au travail, à la mobilité ou à la participation à la société ou à la politique), il y a même un léger indice que les jeunes qui ont moins d’opportunités obtiennent de meilleurs résultats.
Vous pouvez accéder au rapport complet sur la plateforme internet du réseau RAY.
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